Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

252 LE THÉATRE-FRANÇAIS PENDANT LA RÉVOLUTION

Avec eux, furent également sauvées trois femmes, dont les destinées, bien différentes, ont cependant marqué leur place dans l’histoire.

Enfermées ensemble dans la prison des Carmes, elles y laissèrent une trace curieuse de leur séjour: c’est une inscription tracée sur le mur de leur cachot, et dont la découverte n'a été faite qu’assez récemment; en voici la reproduction textuelle :

« Oh! liberté quand cesseras-tu d'être un vain mot? Voilà soixante-dix-sept jours que nous sommes enfermées ; on nous dit que nous sortirons demain, maïs n'est-ce pas un vain espoir ? »

C’est signé : Citoyenne Tazzrex. JoséPains, veuve BeaAuHaARNaIs. D’Arcuizcon, née de NoaïzLes.

Comme ces lignes sont bien dictées par des cœurs profondément attristés et déçus, par des imaginations succombant à la lassitude d’une longue et anxieuse attente, mais trahissant, pourtant encore, une envolée vers l'espérance et la vie!

On sait ce que devint M*° Tallien.

Le Consulat et l'Empire ont vu la fortune éclatante et glorieuse de Joséphine, veuve de Beauharnais, cette réalisation surprenante d'une prédiction de la vieille sybille noire de la Martinique.

Quant à la duchesse d’Aiguillon, devenue comtesse de Girardin, elle fut, plus tard, dame d’honneur de la reine de Naples.

A ce même moment, dix mille personnes emprisonnées furent rendues à la liberté.

assistait le Premier consul, qui, d’après le Courrier des Théâtres, fut couvert d’applaudissements, à son entrée et à sa sortie. Ce même journal publia, le 24 germinal an XI, une lettre de Labussière aux Comédiens- Français, contenant: « l'expression de s1 :=:onnaissance sans bornes ».