Le traitement des prisonniers et des blessés par les Austro-Germano-Bulgares : résultats de l'enquête exécutée sur le front de Salonique
moyenne. Ils ont l’air de momies! De tous les paquets envoyés par la Croix-Rouge, du pain, du chocolat, ete., une bonne moitié est volée par les gardes et les fonctionnaires. Ceux-ci également sont affamés.
Le témoin fut employé à l'hôpital « Oussora », hôpital organisé dans une fabrique de sucre distante de 1 km. et demi de la ville de Doboi en Bosnie. « On avait logé les nôtres et les Bosniaques dans tous les locaux de Ja fabrique et même dans les écuries. Les meilleures dépendances étaient occupées par les médecins et les officiers et fonctionnaires austro-hongrois. La fabrique est malpropre, malsaine et très peu appropriée à une insütution sanitaire. Tous les locaux du rez-de-chaussée sont humides, car ils sont inordés par la Bosna. Dans les salles il n'y a pas assez d’air et de lumière. Il y a assez d’eau pour les douches, qui devraient être tempérées mais qui ne le sont jamais. Au contraire, elles sont froides, ce quine fait pas de bien aux malades, épuisés et fatigués comme ils le sont.
« Quand on transporte un malade du camp des prisonniers, qui se trouve sur la rive droite de la Bosna, à l'hôpital, on le déshabille, on le baigne, on lui coupe les cheveux et on le rase partout. On rase aux malades, sans distinction de sexe, les organes génitaux et cela devant tous les infirmiers et infirmières. Cette facon de faire provoque assez souvent la mort des patients pendant le bain ou après quand on les met au lit. Au camp sur la rive droite de la Bosna on soïgnait très mal, ou plutôt on ne soignait pas du tout les malades. Parfois on y a trouvé des gens morts dont on n’a même pas essayé de fixer l'identité. On les avait jetés tout simplement dans une grande fosse, où il y avait toujours déjà 15 à 20 cadavres, et le pope monténégrin Chiljak, originaire de Plevlje et interné au camp, disait le requiem. Comme diagnose de leur mort se répétaient toujours les indications : inanition et fatigue, choléra, typhus, etc.
EM (ep