Le traitement des prisonniers et des blessés par les Austro-Germano-Bulgares : résultats de l'enquête exécutée sur le front de Salonique

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bien meublée et construite sur une colline à cause des inondations. Ma chambre n'était pas surélevée. Il y avait des milliers de rats et on était forcé de se couvrir la figure pendant Îa nuit pour se protéger contre eux. Il n’existait de médicaments qu'en très petite quantité. On en donnait aux malades une ou deux fois et puis plus rien. On soiguait ainsi les malades sans médicaments, et pour S'en excuser on accusait l'avance serbe sur Sarajévo, qui entrainait l'évacuation des dépôts sanitaires de cette ville. Je savais pourtant que la vérité était que, partout en Autriche-Hongrie, on ne voulait pas donner de médicaments aux Serbes. La nourriture n'était point: fortifiante: le régime n'existait pas parce qu'il n’y avait pas de lait pour Îles malades, alors qu'on en trouvait toujours pour les médecins. Ceux-ci traitaient les malades pour la forme mais nullement d’après les règles établies par l'expérience clinique. Comme les médicaments, le matériel de pansement faisait défaut. Il m'était défendu de parler avec les médecins sauf des choses de service el eux-mêmes n'avaient pas la permission de me faire des visites ou de converser avec moi.

Les médecins élaient des Slayves, mois plus grands austrophiles que l'empereur Charles lui-même. Tous les infirmiers parlaient le serbe; mais ils n'étaient pas du métier. On ne voulait pas employer nos infirmiers. Chaque quinzaine on passait en revue ces infirmiers el on envoyait aux « Marschbataillons » ceux qui étaient trouvés aptes pour le service actif. On les y exercçait el on les expédiait au front. Le chef de l'hôpital était un Tchèque, le D: Honsak, un homme très nerveux, d’un tempérament peu commode, qui, d’ailleurs, avait une grande peur des autorités supérieures. Sa façon de travailler fut critiquée par tous ses médecins, mais ils étaient impuissants. Le commissaire de l'hôpital était également un Tchèque, le lieutenant Pochlja, un jeune homme quia fait beaucoup de bien à nos sol-

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