Le traitement des prisonniers et des blessés par les Austro-Germano-Bulgares : résultats de l'enquête exécutée sur le front de Salonique

procurer des vivres. En effet, il se trouve aussi à Matthausen un camp de prisonniers italiens qui viven£ relativement bien. Ils reçoivent régulièrement les paquets de leur Croix-Rouge, qui a organisé leur ravitaillement d'une facon parfaite. Ainsi ces hommes sont très bien nourris et ils distribuent du pain, ete, à leurs voisins affamés. On voit toujours les enfants autour de la clôture en fil de fer du camp ilalien, enfants qui demandent : « Prego pane ». Les officiers italiens sont installés avec un certain confort. Ils possèdent un cinéma, des billards, un terrain de foot-ball, des cantines pourvues de tout en abondance. Ils organisent eux-mêmes ces cantines et leurs popotes. Le commandant du camp italien est un colonel italien, lui-même prisonnier de guerre. Beaucoup de leurs officiers ont été libérés par suite des démarches du Saint-Siège.

« Nos malades n’aspirent qu'à une chose : se venger de tous les mauvais traitements qu'on leur inflige. Ayant l'énergie morale nécessaire, ils prendraient volontiers la fuite, mais c'est matériellement impossible. Malgré tout, quelques-uns se sont enfuis lorsqu'ils jugeaient une occasion propice, mais les gendarmes les ont toujours rattrapés. La fuite était punie el parmi les diverses peinesil y en avait une qui était affreuse et qu'on appelait: « la pendaison au poteau ». Avec une des extrémités d’une corde on attachait les deux pieds du patient, pendant qu’on liait avec l’autre extrémité ses deux mains derrière son dos. Ensuite on suspendait la victime en l'air à 15 ou 20 centimètres du sol, à un poteau, une colonne ou un arbre. On la laissait ainsi suspendue pendant une ou deux heures. Après quelques minutes déjà elle commençait à hurler de douleur. Beaucoup de ces suspendus sont morts ou bien ils sont devenus malades, car les doigts se gangrenaient. Si c'était un Slave ou un homme de cœur qui devait exécuter la peine sur la victime, celle-ci pouvait la supporter, car ilÿ a toujours