Le traitement des prisonniers et des blessés par les Austro-Germano-Bulgares : résultats de l'enquête exécutée sur le front de Salonique

nos prisonniers et internés, comme du reste partout en Autriche-Hongrie. J'y ai trouvé quatre médecins serbes et d'autres connaissances. Nous avons ensemble élaboré et remis un mémorandum à l’attaché militaire de l'ambassade espagnole à Vienne, mémorandum dans lequel était exposé l’état pitoyable de nos prisonniers et internés. Mais, quoique les Autrichiens n'aient pas pu: empêcher la remise du factum, ils ont réussi cependant à ne jamais le faire parvenir à l'ambassade à Vienne. Les médecins étaient traités en personnel sanitaire prisonnier de guerre : ( Kriegsgefangenes Sanitätspersonal », ce qui est tout à fait contraire à la Convention de Genève. Après la visite de l’attaché militaire espagnol à Heinrichsgrün on à changé celte désignation. On les désignait alors comme « internés », mais le traitement restait le même.

« La nourriture qu'on donnait au camp des officiers était si mauvaise qu’elle en rendait quelques-uns malades. Les baraques où se irouvaient nos malades poitrinaires etépuisés étaient tellement insuffisantes qu'il y faisait toujours terriblement froid. J’y suis tombé malade. Enfin on me donna la nourriture de l'hôpital! Les officiers souffraient de la faim jusqu'au moment où ils commençaient à recevoir les paquets de la Croix-Rouge.

(Après avoir été déclaré invalide par une commission de médecins je suis parti pour Matthausen, où se trouve le camp des officiers et soldats serbes prisonniers déclarés invalides. On y passe encore une visite pour être définitivement libéré, c’est-à-dire échangé. On garde aussi les prisonniers dans ce camp pour améliorer un peu leur santé afin qu'ils n’arrivent pas en Suisse et en Italie comme des momies, des spectres. Les baraques de ce camp sont très mauvaises et tellement humides qu'on y voit pousser les champignons sur les planchers. Les poitrinaires sont mêlés avec les autres. On mourrait de faim s'il n’y avait pas les Italiens, chez qui on peut se

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