Le traitement des prisonniers et des blessés par les Austro-Germano-Bulgares : résultats de l'enquête exécutée sur le front de Salonique
Den à
nier un soldat français qu'il croit être un sous-officier. On l’a amené auprès du commandant du régiment, où il fut interrogé et tué ensuite à coups de couteau par ordre de ce même commandant. On a enlevé les habits du
cadavre et on lui a coupé un doigt portant une bague. Le
cadavre est enterré au village de Trpesitza (9 mai 1918). Le témoin connait l’endroit de sa tombe. Des prisonniers français se sont suicidés à Koumanoyvo par suite des mauvais traitements subis de la part des Bulgares. Les prisonniers français travaillent dans les mines aux environs de Sofia et, parmi les soldats, on raconte que beaucoup se sont suicidés à cause des mauvais traitements qu'on leur inflige.. Le témoin a vu à Roustchouk des déportés serbes travaillant au port. Ils sont parqués dans un camp ét mêlés aux prisonniers de guerre. Les soldats de garde, qui sont toujours armés de bâtons, les frappent violemment si la force leur manque pour continuer le travail... Pour donner l’ordre de tuer un prisonnier, les officiers disaient aux soldats : « Menez-le en 6 heures à Sofia », ou encore : (« Menez-le par le chemin le plus court. » A Sofia les soldats bulgares s'amusent aux dépers de leurs prisonniers nègres. » — Muivoyé Mure, 27 ans, de Novi Bazar, ancien sergent du 4° régiment d'infanterie serbe et soldat déserteur du 35° régiment d'infanterie bulgare.
« Le témoin fut pris près de Radomir, battu et remis au commandant d'étape de Radomir. Il fut fait prisonnier une première fois près du village de Gour. Quand il eut dit aux Albanais qui l’escortaient qu'il était Macédonien, il fut traité un peu plus humainement par eux. À Boukousse, les Albanais le remirent avec ses camades aux Bulgares, qui les amenèrent à Strouga chez le commandant du 23° régiment bulgare. Après avoir dit de nouveau qu'il était de Tétovo, il fut mis à part et