Le traitement des prisonniers et des blessés par les Austro-Germano-Bulgares : résultats de l'enquête exécutée sur le front de Salonique

« J'ai été très bien traité par les Serbes et je suis surpris qu'on nous traite si bien. » STEFAN Vouxorr, sous-lieutenant au 40° régiment d'infanterie bulgare.

« J'ai été si bien traité par les Serbes que mon père ne pourrait pas me traiter mieux. » — Marxo RapnarL Miss, sergent au 3° bataillon du génie bulgare.

Il me serait facile d’allonger cette énumération de témoignages de prisonniers, mais c’est toujours la même chose. « J'ai été bien traité par les Serbes », répondent-ils et quelques-uns ajoutent :. « Nous ne nous attendions pas à être traités de cette façon ». La propagande austro-bulgaro-allemande par la presse et celle par la bouche des officiers auprès des soldats a toujours dépeint les Serbes comme des massacreurs, des sauvages cruels qui coupent les oreilles et le nez et qui crèvent les yeux de ieurs prisonniers. Ces soldats ainsi travaillés se trouvent tout d’un coup, comme prisonniers, en présence de ces ( sauvages ». Et que trouventils? Des hommes très braves, mais qui sont doux et pleins de pitié lorsqu'ils ont devant eux leur adversaire désarmé, des hommes qui ne voient dans le prisonnier qu'un malheureux qui a laissé, comme eux-mêmes, femmes et enfants dans sa petite maisonnette du village. L’étonnement de ces gens est souvent grand et je me rappellerai toujours l'expression de regret échappée à un officier allemand, fait prisonnier dans les montagnes du Tchuké : « Quel dommage que les Serbes ne soient pas à la place des Bulgares et les Bulgares à la place des Serbes! » Il s'était aperçu que la « culture » serbe valait quand mème mieux que celle de ses alliés touraniens ! -

Salonique, septembre 1948. R. A. Ress.

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