Lepeletier de Saint-Fargeau et son meurtrier : documents inédits

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aulres acles conienant les renseignements relatifs à cet attentat. » Une adresse aux Français devait être faite et envoyée aux quatrevingt-quatre départements, aux armtes, par des courriers extraordinaires, pour les informer du crime de lèse-nation commis sur la personne de Michel Lepeletier, des mesures prises par la Convention nalionale pour la punition de l'attentat; les ciloyens devaient être invités à la paix et à la tranquillité, les autorités constituées à la plus exacte surveillance.

Le trouble était au comble dans les rangs de ceux qui avaient voté la mort du roi. On entrevoyail une vaste conspiration dans laquelle tous devaient disparaître.

Le Comité de sûreté générale ordonna « d’arrêter toutes personnes suspecies dans la maison de la Révolution, ci-devante Palais-Royal, instruit qu’elle est le point central où vont se réunir les ennemis de la patrie pour y tramer des complots contre la liberté et sûreté publique; qu'il sert de repaire aux émigrés. que l'assassin de Michel Lepelelier pourroit se trouver aujourd'hui dans l'enceinte de cet édifice où il a commis son crime en plein jour, où il a paru trois heures après au café de Foix, et où tant d’audace ne permet pas de douter qu'il se crût fort d’un grand nombre de partisans. »

Des mesures sans nombre étaient prises; la Convention avait promis une somme de dix mille livres à celui qui saisirait Pâris; les ministres de la justice, de la guerre et de l’intérieur avaient lancé de tous côlés des circulaires prescrivant de rechercher l'assassin. Je transcrirai ici, comme type du style d'alors, la première de ces pièces, devenue sans doule aujourd’hui d’une excessive rareté et dont la Bibliothèque nationale possède un exemplaire.

MINISTÈRE DE LA JUSTICE.

« Paris, le 26 janvier 1793, l'an II 1 de la République françoise. « Citoyens,

« Un représentant du peuple, Micnez Le PELLETER, député à la Convention nationale par le département de l'Yonne, vient de tomber sous le fer d’un assassin, pour avoir, en cédant au eri de sa conscience, déclaré que le dernier tyran des François, devoit tomber sous le glaive des lois, et l’auteur de ce lâche attentat, Pâris, cidevant garde du roi, s’est jusqu’à ce jour dérobé à toutes les perquisitions. Inesera pas dit qu’un si grand crime reste impuni; qu'un coupable si odieux trouve un asile au sein de la Nalion même qu'il a outragée, car l'assassinat d’un représentant du peuple est un attentat coinmis envers la Nation entière.