Les aspirations nationales de la Serbie
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Luka Celovié puissants alliés et des Etats-Unis d’Améri ms d pertes et des dévastations atroces, la victoire est restée aux mains de ceux qui se sont levés pour la défense de la justice et de la civilisation humaine.
Est-il nécessaire d’ajouter ici le fait connu par tout le monde, à savoir qu'aucun Etat n’a fourni relativement pareil effort militaire à celui de la Serbie? Les pertes subies par notre armée dans cette guerre sont énormes. D’après les chiffres officiels, elles se décomposent aïnsi: tués, morts de blessures ou de maladies, en 1914, 56.842; en 1915, 150.000; en 1916, 7.208; en 1917, 2.270 et en 1918, 7.000; en tout, 292.340, nombre auquel il faut ajouter celui de 77.278 disparus pendant la retraite d’Albanie; en tout, 369.518, soit la moitié des hommes mobilisés. Mais ces pertes ne constituent que celle de l’armée serbe. On y doit ajouter celles de la population restée en Serbie, ainsi que celles des camps de prisonniers ou d’internés, qui se chiffrent à 630.090. II en résulte que le peuple serbe, rien qu'en Serbie, a donné un million de morts pour la victoire sur l'ennemi commun. Encore ne sont comprises ici ni les pertes monténégrines ni celles de nos frères des pays yougoslaves sous la domination directe des Habsbourg (particulièrement en Bosnie et en Herzégovine) où ils furent mis hors la loi dès les premiers jours d'août 1914.
Quelles sont nos aspirations aujourd’hui? Elles sont à tel point conformes aux déclarations solennelles de nos grands alliés qu’il est presque superflu de les justifier. Lord Grey n'a-t-il pas déclaré le 23 octobre 1916 que la lutte durera « jusqu’à ce que nous ayons établi la suprématie du droit sur la force, et assuré le libre développement dans des conditions d'égalité, et conformément à leur génie propre, de tous les Etats grands et petits qui constituent l'humanité civilisée » ? Les Alliés n’ont-ils pas proclamé, dans leur note au président Wilson du 10 janvier 1917, qu’ils poursuivaient, entre autres buts politiques, « la réorganisation de l'Europe garantie par un régime stable et fondée sur le respect des nationalités, et le droit à la pleine sécurité et à la liberté de développement économique que possèdent tous les peuples, petits et grands »? Le président Wilson