Les aspirations nationales de la Serbie
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son. La délimination actuelle doit réparer les fautes commises au traité de Bucarest (août 1913) et qui ont permis : la Bulgarie de rendre la voie ferrée Belgrade-Salonique impraticable aux Alliés. D’autre part, la ligne BordeauxOdessa, passant par la Serbie et la Roumanie, doit être mise hors d’aiteinte de l’interception bulgare.
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Nos futures frontières avec la Roumanie doivent correspondre dans la mesure du possible aux limites ethnographiques. Nous sommes voisins de nos amis roumains depuis que les uns et les autres nous vivons dans ces pays. Exemple sans pareil dans l’histoire du monde, nous n’avons jamais eu à nous plaindre les uns des autres, et, pour notre part, désirons sincèrement suivre la même politique à l’avenir. Si, sous l'influence austro-allemande du dernier demi-siècle, les Roumains ont paru de temps en temps vouloir se départir de cette politique sage et saine, nous espérons qu'ayant retrouvé la liberté de leurs mouvements ils reprendront maintenant le droit chemin. Les raisons historiques, ethniques, morales et économiques militent en notre faveur. dans la partie ouest du Banat. Elles sont fortement appuyées par des considérations d'ordre et d'intérêt européens, qui exigent une sérieuse couverture de la vallée de la Morava ainsi que de Belgrade. Si cette effroyable guerre doit léguer une leçon aux peuples européens, ce serait, à notre avis, la nécessité pour les Roumains, les Yougoslaves et les Italiens, de s’entendre franchement et loyalement pour former, d’un commun et sincère accord, une barrière infranchissable contre de nouvelles poussées germaniques vers l'Orient.
Il ne semble pas que la Conférence de la Paix doive éprouver de grandes difficultés quant à notre délimitation avec la future Magyartie et avec l'Autriche allemande. L'action concentrée des Allemands et des Magyars en vue de la germanisation et de la magyarisation des Serbes, Croates et Slovènes, méthodiquement soutenue et encouragée par Berlin, Vienne et Budapest, a été, au cours du dernier siècle, d’une telle vigueur, qu’il est étonnant qu’elle n’ait pas obtenu plus de résultats. Il faudra enrayer résolument cette poussée