Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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des chapelles conventuelles ouvertes en concurrence avec les temples paroissiaux, des sacrements administrés et de n'importe quels services religieux rendus par des « auxiliaires » en dehors des pasteurs ordinaires, seuls moralement responsables des églises et des fidèles.

La hiérarchie ecclésiastique, répètent avec instance les rédacteurs du Cahier dauphinois, « n’est autre chose que l’ensemble des différents ordres de ministres que JésusChrist, avant de monter au ciel, établit ses lieutenants sur la terre, et à qui il donna pouvoir de gouverner l'Église en son nom, chacun selon le degré de juridiction qui lui convient... Donc, il n'y a pas d’autres vrais hiérarques que le pape, les évèques etles curés! (1). »

Ilenfut ainsi durant les sept à huit siècles qui furent la période la plus florissante de l'Église. « L'Église perdit sa gloire dès que la main des hommes voulut ajouter à l’œuvre de Dieu (2), » dès qu'il y fut introduit « des titulaires sans fonction, des ministres sans département, des pasteurs sans troupeau... Ilétait peut-être réservé à notre siècle et à notre nation de ramener la simplicité élémentaire, l'unité harmonique (3). »

A la fois contre les religieux, — qui, d’après un dominicain condamné par la Sorbonne en 1524, soutiennent que « les curés ont été nommés de droit humain, » — et contre les ultramontains qui prétendent les curés établis par le pape, d’après une bulle d'Alexandre VIL en 1659, dont le Parlementinterditla publication, — les pasteurs dauphinois demandent:

« Que PAssemblée nationale fixe invariablement les idées sur l'organisation essentielle du corps ecclésiastique ; qu'il soit déclaré que le clergé pastoral est le seul nécessaire au

(1) P. 43. (2) P. 44. (2) P. 16.