Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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là, s’écrient les Dauphinois, une « atteinte à notre droit naturel (1), car le vicaire est l'homme du curé, un autre lui-même, » qui doit rester sous sa dépendance et sa responsabilité : ce que, d'ailleurs, a reconnu le concile de Trente, qui dénie à l’évêque le droit de refuser son approbation à trois sujets présentés successivement pour le vicariat par le curé.

Si l’évêque ne peut imposer un vicaire, encore moins pourrait-il introduire dans les paroisses ou y laisser introduire des concurrents, des rivaux du curé.

Pas d'autres églises que la paroissiale : « Que les oratoires des maisons religieuses soient fermés au public, » demandent les curés du Dauphiné, résumant les derniers vœux des curés de France; « qu'il leur soit interdit. d’appeler le peuple au son des cloches, » c’est-à-dire de provoquer à la violation de la loi religieuse, « qui oblige les fidèles à assister à la messe de leur paroisse ! » Et aussi qu'on abolisse les confréries «qui, établies hors des églises paroissiales, forment une espèce de troupeau isolé et indépendant dureste de la bergerie, se donnent un pasteur particulier dans la personne d’un religieux ou autre prêtre de leur choix, » et qui, en somme, ne sont, « comme les appelait un ministre judicieux, que de pieuses mascarades » (2)!

Qu'il soit réglé que, dans chaque diocèse, à la vacance du siége épiscopal, le chapitre de l’église cathédrale convoquera tous les curés par députés d’archiprêtrés de canton ; lesquels se rendront, avec ceux dela ville épiscopale et deux chanoines députés par ledit chapitre, au lieu indiqué par l'assemblée, et nommeront, au scrutin, à la pluralité des suffrages, un certain nombre d’assesseurs épiscopaux qui

(1) P, 63. (2) P. TT.