Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA CONSTITUTION CIVILE 419

dans le publie, par des écrits inflammatoires. » Ce qui causerait l'anéantissement du dogme et de la morale, et la réduction « de la foi des peuples au seul catéchisme du matérialisme et de l'incrédulité ! » La réunion d'un concile nationale intéresse au plus haut point « le clergé et la religion. » C’est pour le premier ordre du clergé l’unique moyen d'échapper à « l’avilissement auquel voudrait le réduire l'esprit d'irréligion, d'indépendance et de jalousie; » car un concile « est la Grande Charte des évêques, c'est là qu'il ont la douce et superbe gloire de se réformer eux-mêmes et d'être réformateurs. » Le second ordre n'y gagnerait pas moins; car c'est dans un Concile national que pourraient être corrigés les abus résultant « de la richesse et du faste des évêques » et « lepatrimoine des pasteurs et autres ministres de l'Église fixé selon le plan de distribution arrêté par la nation elle-même. »

Les curés de Lorraine écrivent dans le radical cahier de Bouzonville (1): « Le Clergé séculier et régulier désire vivement l’ancienne tenue des Conciles nationaux et provinciaux, lesquels, suivant le droit ecclésiastique, statueront sur les différents degrés qui forment la hiérarchie; il désire également la tenue actuelle des synodes diocésains, avec la clause de réserve expresse que les curés assisteront aux conciles tant nationaux que provinciaux, aussi bien qu'aux synodes diocésains, en nombre proportionné à ces assemblées graduelles, pour concourir, par voix non seulement consultative mais encore délibérante, à la rédaction des canons de discipline, comme aussi aux statuts diocésains. »

Ces assemblées, « dont le rétablissement était le vœu du dernier Concile général, » disent les électeurs ecclésiasques de Melun et Moret (2), auraient pour effet d'établir

(1) Arch. par. N, 695. (2) Arch. parl. WU, 786.