Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LA RESTAURATION ET L'ARMÉE 9

Drouet expédia aux troupes de la région l’ordre de descendre sur Paris. Ne doutant pas que l’ordre ne vint du ministère, plusieurs régiments se mirent en marche, le 8 et le 9. Mais le maréchal Mortier étant revenu brusquement à Lille, Drouet révoqua l’ordre de la veille, et la plupart des troupes regagnèrent leurs cantonnements.

Lefebvre-Desnouettes persista. Parti, le 9, de Cambrai avec ses chasseurs, il arriva le soir à La Fère. IL y fut rejoint, dans la matinée du 10, par les deux Lallemand. Ils essayèrent alors d'entraîner la garnison de La Fère. Ce fut en vain. Le général d'Aboville, qui commandait l'artillerie, et le major Pion des Loches, qui nous a laissé le récit de cette équipée, ne voulurent rien entendre (r).

Les conjurés s’éloignèrent et se rabattirent sur Chauny, dont ils soulevèrent les troupes, puis sur Compiègne, où était le 7m chasseurs. Le 7e chasseurs ne bougea point. Les chasseurs royaux, euxmêmes, édifiés sur ces manœuvres bizarres, refusèrent d’aller plus loin et rentrèrent à Cambrai, laissant là leur colonel. Le coup était manqué.

Lefebvre se réfugia auprès du général Rigau, qui

commandait à Châlons. Les deux Lallemand, le colo-

(x) Voir Moniteur, 1816 (12 mai). Procès Lefebvre-Desnouettes. — Pion des Loches, Mes campagnes, 1 vol., 1889. in-8°.

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