Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives
8 LES COMPLOTS MILITAIRES
ché. Il y Ctait entré Drouet d'Erlon, en garnison à Lille, sous les ordres supérieurs dumaréchal Mortier, Lefebvre-Desnouettes, ancien colonel major des chasseurs de la garde, actuellement chasseurs royaux, cantonnés à Cambrai ; les deux Lallemand, l’un Henri, dit Lallemand aîné, général de cavalerie, énergique, ambitieux, turbulent, chargé dela subdivision de J’Aisne ; l’autre, Charles, ancien colonel d’artillerie de la garde et quelques autres.
Il était convenu, vers la fin de février 1815, que, sur un mot d'ordre envoyé de Paris, les troupes de la 16° division militaire (Lille) descendraient sur Paris en ralliant toutes les autres garnisons, entreraient dans la ville et s’empareraient du roi et de la famille royale. Qui mettrait-on à la place? On ne savait trop. L'essentiel était de jeter bas Louis XVIII. Le général Chouart disait, dans son langage pittoresque d’ancien cuirassier : « Moi, tout ça m'est égal, pourvu que le gros cochon s’en aille. »
Pendant qu'on se livrait à ces menées, Napoléon revint de l’île d'Elbe (rer mars).
Fouché apprit le débarquement dès le 3 mars, mais n’en résolut pas moins d'agir. Ou bien le mouvement du nord fermerait à Napoléon la route de Paris, ou bien il tournerait en sa faveur. Dans tous les cas, il était avec le vainqueur.
Le 7 mars, profitant d’une absence de Mortier,