Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives
14 LES COMPLOTS MILITAIRES
sur l’avenue de l'Observatoire, le 7 décembre (1).
À Paris, au commencement de 1816, la prison militaire de l'Abbaye renfermait les généraux Belliard, Berton, Cambronne, Debelle, Decaen, Drouot, Dufour, Ornano, l’amiral Linois, les colonels Boyer, de Faudoas, le capitaine Thomassin, aide de camp du général Rigau, le lieutenant Leblanc, des chasseurs de la garde, et beaucoup d’autres officiers. Dans les départements, les arrestations n'avaient pas été moins nombreuses, grâce à l'ardeur des autorités nouvelles, et grâce à une loi du 29 octobre 1815 dirigée contre les suspects, comme au beau temps de la Terreur. Aussi, cette époque est-elle restée tristement célèbre sous le nom de {erreur blanche.
Il suffit d’en rappeler les procès militaires qui remplirent toute l’année 1816, et qui achevèrent d’aliéner à la Restauration l’ancienne armée.
Tels furent, à Paris, celui de l’amiral Linois, gouverneur de la Guadeloupe, et du colonel Boyer, commandant en second, coupables d’avoir replacé nos colonies des Antilles sous la domination impériale, pendant les Cent-Jours (11 mars 1816). Linois fut acquitté, mais Boyer condamné à mort (2). Le géné-
(x) CF. Welschinger, Procès du Maréchal Ney, 1 vol. in-80. Plon.
(2) La peine de Boyer fut commuée. Sur cet épisode, voir Evénements de la Guadeloupe en 1814 et pendant les CentJours. Avec une relalion du procès du c. a. Linois, gouverneur,