Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives
LA RESTAURATION ET L'ARMÉE 19
sous la présidence de Beurnonville, MM. de la Trémouille et d’Andigné,anciens chefs vendéens,le duc de Caylus, ancien émigré, le maréchal-de-camp Deconchy et le général Paultre de Lamothe.
Ce fut d’après les tableaux dressés par ces deux commissions, si étrangement composées, que le ministre arrêta les nominations nouvelles. L’état-major était constitué. Restait l’armée. Gouvion Saint-Cyr l’organisa.
C’est une figure originale, entre tant d’autres de ces temps extraordinaires,que celle du maréchal que Paul-Louis Courier estimait «un des plus habiles dans l’art de massacrer son semblable ».
Né en Lorraine, de parents modestes, Gouvion s'était d’abord tourné vers les beaux-arts. La passion du dessin l’avait entraîné tout jeune en Italie et jusqu’en Sicile, parmi les monuments du passé. Puis il s'était senti la vocation dramatique. De belle taille et de mine avantageuse, aux côtés de Talma et de Baptiste, il s'était essayé sur des théâtres de quartier, à Paris, sans beaucoup de succès. La Révolution le jeta dans une voie nouvelle, celle qui lui convenait et qui devait le conduire à la gloire.
Enrôlé, en 1792, au 1°" bataillon des chasseurs de Paris, il avait fait campagne plusieurs années sur le Rhin, avec des camarades comme Kléber, Desaix,
Championnet, Dessolles, Grenier, Molitor, et bien