Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

228 LES COMPLOTS MILITAIRES

fort. Ils ne furent pas autorisés à partir avec lui pour Sainte-Hélène; en revanche, malgré leurs protestations, ils furent embarqués sur un vaisseau anglais et conduits à Malte, où ils subirent une captivité de plusieurs mois. Relâché, Savary se rendit à Trieste, d’où le gouvernement autrichien l’envoya à Gratz. Il y séjourna jusqu’en 1819, passa en Angleterre et revint à Paris, où il se constitua prisonnier (1820). Il comparut devant un conseil de guerre et fut acquitté. Mais avec un zèle intempérant, il offrit ses services à la Restauration qui n’en voulut point (ns

De son côté, Lallemand se rendit à Constantinople, Il s’y heurta à un firman du sultan Mahmoud II qui interdisait ses États aux suppôts de son ancien allié. Il se dirigea vers la Perse, qu'il trouva également fermée. Il se rabattit sur l'Égypte, où Mehemet-Ali refusa de l’employer. IL se décida alors à rejoindre son frère. Celui-ci s'était retiré aux États-Unis dès 18:16,et s’y était marié, en 1817, avec une demoiselle Girard, de Philadelphie (2).

Lallemand aîné n’était pas fait pour ces joies do-

mestiques et tranquilles. Il avait besoin d'action et

(1) Cf. Mémoires du duc de Rovigo, t. vu. — Savary se re= tira alors dans ses terres et s'y occupa d'agriculture. 11 publia ses Mémoires en 1828 (8 volumes in-8°). Après 1830, il commanda quelques mois en Algérie. Il mourut en 1833.

(2) Lallemand jeune (Henri) mourut en 1823. Sa veuve, remariée à un médecin, n'est morte qu’en 1880.