Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives
LES PROSCRITS DE LA RESTAURATION 339
En dehors du groupe Desfossés, on trouvait dans la colonie française le général Lallemand, dont a vu les pérégrinations, Drouet d’Erlon, Vaudoncourt, qui avait fondé avec le colonel belge Janssens une fabrique de liqueurs, mais qui abandonna la distillerie pour en revenir à la cartographie et à l'histoire militaire (1) ; le colonel, plus tard général Marbot, dont les Mémoires ont justifié l'estime que faisait de lui Napoléon ; le capitaine Teyssié de Lamotte, et le lieutenant de Laverderie, du complot de 1820 ; enfin le chef descadron Duvergier.
Duvergier avait été un des agents les plus actifs de Lafayette. Arrêté ‘pour sa participation aux troubles de juin 1820, il avait été condamné à cinq ans de prison. Enfermé à Sainte-Pélagie, il s’enétait évadé, le 25 décembre 1821, grâce au concours du poète Eugène de Pradel (2). Duvergier, aventureux comme Persat, entra plus tard dans l’armée de Portugal, et se fit tuer au service de D. Pedro.
On y vit le colonel Fabvier, de retour d'Espagne, en 1823.
Les événements d'Espagne avaient arraché les
(1) Vaudoncourt fut compris dans l’amnistie de 1825 et revint en France. Il participa aux journées de 1830, mais ne fut pas employé par le gouvernement nouveau. Il mourut en 1845. Il a laissé de nombreux ouvrages d'histoire militaire,
(2) Cf. Une évasion en 1827, par Eug. de Pradel, et le Moniteur du 15 février 1822.