Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LA RESTAURATION ET L'ARMÉE 31

Enfin, les différences de patois, de mœurs, d'habitudes physiques et morales qui avaient séparé nos anciennes provinces isolaient trop les légions les unes des autres, tandis que les régiments donnaient à notre armée plus de cohésion et d'unité.

La formation de l’infanterie fut désormais réglée à 8o régiments, dont Go de ligne, et 20 d'infanterie légère. Le régiment était à trois bataillons ; en tout, 210 bataillons. Toutefois le ministre proposait de n’en former pour le moment que 200.

Le complet des compagnies était fixé à 80 hommes, ce qui portait la force des 200 bataillons à 197.000 hommes. Mais les besoins du service en temps de paix n’exigeant pas un pareil effectif, on pourrait laisser, par économie, une partie des soldats en congé. En revanche, comme les cadres institués par le nouveau système devaient toujours être complets en officiers et sous-officiers, il serait facile de porter en peu de temps les compagnies de 80 à 100 hommes, d'obtenir ainsi les 240 bataillons et d’élever l'effectif, avec la garde, à plus de 250.000 hommes.

En même temps que leur ancien nom, les régiments retrouvaient l’habit bleu.

L'habit bleu avait été longtemps odieux à Louis XVIII. C’était celui des soldats de la Révolution et de l’Empire. Il rappelait trop de choses désagréables aux

Bourbons, cet habit que chantait alors le poète :