Les Croates et l'Autriche-Hongrie

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Quant au Club Yougoslave il déclara qu'il ne

pourrait soutenir qu'un cabinet parlementaire

ayant accepté dans son programme la déclaration du Club Yougoslave du 30 mai : « La création de l’autonomie nationale dans le cadre des frontières provinciales ne répond pas au point de vue des Yougoslaves. En outre le régime absolutiste de Bosnie-Herzégovine comme le système de la suprématie nationale qui règne toujours et qui a pour résultat l'oppression du yougoslavisme dans les pays autrichiens, créent à la participation des Yougoslaves dans la majorité gouvernementale un obstacle insurmontable » (1). Après cet échec, M. Seidler appela au pouvoir quelques fonctionnaires slaves qui étaient loin d’être les représentants des nationalités au Parlement.

Dès les premiers jours on s’aperçut de l'attitude hostile du nouveau gouvernement à l'égard des Slaves. Lorsquele 27juinle député polonais M. Daszinsky soutint que le ministre Ozernin avait déclaré que l’on devait conclure la paix future sur la base du droit des peuples de décider eux-mêmes de leur sort, M. Seidler s’empressa de le rectifier. Au nom du gouvernement il déclara qu’il était inexaci que le gouvernement eùt accepté, comme base de la paix durable, le droit des peuples de disposer d'eux-mêmes. Quelques jours plus tard le premier

(1) La Neue Frere Presse du 8 août.