Les Croates et l'Autriche-Hongrie

PT

ET L'AUTRICHE-HONGRIE 171

ministre hongrois, le comte Eszterhazy, fit la déclaration que le gouvernement hongrois, en ce quiconcernait la Hongrie, ne pouvait pas accepter le principe du droit des peuples de disposer d'eux-mêmes dans le sens où l’Ententele comprenait (1). M. Seidler avait oublié à dessein que le comte Czernin fut un des premiers qui aient applaudi à ces grandes idées du président Wilson. Cette déclaration de M. Seidler creusa un fossé entre lui et les Slaves. Geux-là réagirent de la façon la plus énergique. Cette attitude des Slaves bouleversa les gouvernants en Allemagne aussi. La Kôlnische Zeitung du 6 juillet écrivait que la déclaration du Club Yougoslave « brisait sans condition tous les liens établis par l’accord avec la Hongrie et démembrait toute la constitution actuelle de l'Autriche ». Les Magyars soutenaient ouvertement que la séance du 30 mai leur avait valu des ennemis intérieurs qui étaient venus grossir le nombre de ceux du dehors. Redoutant un nouveau changement de politique en Autriche dans le sens du trialisme, M.Eszterhazy dit entre autres: «Jene veuxpas m’immiscer dans les affaires intérieures de l'Autriche, mais j'ajoute que je ne considérerais pas comme une affaire intérieure autrichienne qu’ilse produisit là une opposition à ce dualisme et à cette parité» (2).

(1) L’Az Ujsag du 6 juillet. (2) Le Magyar Hirlap du {3 juillet.