Les fêtes et les chants de la révolution française

CHAPITRE IV

QUATRE-VINGT-DOUZE. — LA PATRIE EN DANGER. — CHANSONS

I

Quatre-vingt-douze, l’année décisive de la Révolution, ne vit pas de ces solennités grandioses que les années précédentes avaient inaugurées; mais il y fut célébré nombre de cérémonies particulières, moins fêtes natiopales que manifestations des partis en lutte. Il suffira d'en présenter un bref exposé. =

Le 15 avril eut lieu au Champ de Mars la « Fète de la Liberté » en l’honneur des soldats du régiment de Châteauvieux, condamnés en 1790 pour leur rébellion, puis amnistiés, et maintenant accueillis en martyrs triomphants par le peuple de Paris. Fête de révolte, essentiellement. On y exécuta deux nouveaux hymnes de M.-J. Chénier, dont Gossec avait orné les vers de rythmes Donires : un aimable et gracieux six-huit, bien fait pour ètre chanté par des ; Jeunes filles, célébrait l'hommage à la Liberté : « Premier bien des mortels, Ô Liberté chérie! »; puis ce fut une Ronde nalionale, tout aimable, vraie chanson enfantine, avec sa forme classique qui fait songer, soit à des rondes d'Haydn, soit,