Les fêtes et les chants de la révolution française

CHAPITRE V

QUATRE-VINGT-TREIZE. — FÊTES DE LA RAISON CHANTS DE VICTOIRES

Les écrivains qui, depuis peu, ont pris à tâche d’apprendre à connaître la vie religieuse de la Révolution ont trouvé, à partir de 1793, une source abondante d'observations de toute sorte. M. Aulard a écrit un important chapitre de cette histoire en nous donnant son beau livre sur le Culte de la Raison et le Culte de l'Étre suprême. Plus récemment, M. A. Mathiez, élargissant le champ des mêmes observations, l’a étendu jusqu'aux deux extrémités de l’époque révolutionnaire, montrant le point de départ de ce mouvement dans le désir de créer, avec la constitution civile du clergé, une religion nationale, sa continuation à l’époque du Directoire, avec le culte décadaire et la théophilanthropie, son échec enfin lorsque le Concordat mit fin à ces efforts divers pour revenir purement et simplement aux pratiques du passé. Daris ces manifestations multiples, si différentes qu’elles soient en apparence, l'historien croit apercevoir une continuité dans la pensée religieuse de la France révolutionnaire. Les idées qu’il développe sont trop intimement liées à celles qui font le sujet de cet ouvrage pour que je me prive de reproduire un exposé si clair :