Les fêtes et les chants de la révolution française

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LA FÊTE DE L'ÈTRE SUPRÊME. 134

fallait de même remplacer la messe. C'est à quoi allaient servir les fêtes décadaires, consacrées tour à tour à V'Être suprême et à la Nature, au Genre humain, au Peuple français, aux bienfaiteurs de l'humanité, aux martyrs de la Liberté, à la République, ete. De même, le christianisme avait à célébrer les jours de ses grands mystères : Pâques, Noël, etc. : la République fètera done aussi ses anniversaires, le 14 juillet, le 10 août, ete. La religion républicaine est fondée. Elle a son Dieu, ses saints, — Son pape aussi.

L'article quinzième et dernier de la proposition de Robespierre était ainsi conçu :

Il sera célébré, le 20 prairial prochain, une fête nationale en l'honneur de l'Etre suprème.

David est chargé d’en présenter le plan à la Convention nationale.

L'ensemble du projet ayant été voté sur-le-champ par la Convention, David monta à son tour à la tribune, et donna lecture de son Plan de la féte à l'Étre suprême, qui fut également approuvé.

Ce plan, pris dans ses grandes lignes, divisait la journée de fête en deux parties : le matin, réunion du peuple dans le Jardin des Tuileries et discours du président; puis, après un long cortège processionnel, seconde cérémonie, au Champ de Mars, composée presque exclusivement de musique.

Voici d’ailleurs en quels termes le document définit la participation de la musique à ces divers moments :

Aux Tuileries d’abord :

« La Convention nationale, précédée d'une musique éclatante, se montre au peuple.

« Après cette cérémonie que lermine un chant simple et Joyeux, le bruit des tambours se fait entendre, le son perçant de la trompette éclate dans les airs... »