Les fêtes et les chants de la révolution française

LA FÊTE DE L'ÊTRE SUPRÊME. 137

les expressions de ces sentiments sublimes inspirés par l'amour sacré des verius- Une troisième el dernière strophe est chantée par le peuple entier. Tout s'émeut, tout s’agile : hommes, femmes, filles, vieillards, enfants, font tous retentir l'air de leurs accents... Une décharge formidable d'artillerie, interprète de la vengeance nationale, enflamme le courage de nos républicains; elle leur annonce que le jour de gloire est arrivé ; un chant mâle et guerrier, avant-coureur de la victoire, répond au bruit du canon. Tous les Francais confondent leurs sentiments dans un embrassement fraternel ; ils n’ont plus qu'une voix, dont le eri général : Vive la République ! monte vers la Divinité.

Le chant ainsi décrit par avance était destiné à être chanté par les délégués des sections de Paris, au nombre de 2 00, étagés sur une montagne artificielle érigée au Champ de Mars; le peuple entier devait répondre aux refrains. Le Délail des cérémonies, rompant avec la phraséologie du Plan, donnait ces instructions plus précises :

Les vieillards et les adolescents qui seront sur la montagne chanteront une première strophe sur l'air des Marseillais, et jureront ensemble de ne poser les armes qu'après avoir anéanti les ennemis de la République.

Tous les hommes répandus dans le Champ de la Réunion répéteront en chœur le refrain.

Les mères de famille et les jeunes filles placées sur la montagne chanteront une seconde strophe : celles-ci pramettront de n'épouser que des citoyens qui auront servi la patrie, et les mères remercieront J'Être suprème de leur fécondité.

Toutes les femmes répandues dans le Champ de la Réunion répéteront ensemble le refrain.

La troisième et dernière strophe sera chantée par tout ce qui sera sur la montagne.

Le peuple entier répétera en chœur le dernier refrain.

Les vieillards, les adolescents, les mères de famille et les jeunes filles placés sur la montagne seront guidés pour le chant de chaque strophe par le chœur de musique.

Là, les musiciens n’eurent pas à se donner grand”peine, car, par un très juste sentiment de la situation, le chant choisi pour répondre aux intentions des premiers organisateurs, cest-xdire pour être chanté par le