Les fêtes et les chants de la révolution française

LE CONSULAT, FIN DES FÊTES NATIONALES. ! 257

et cela encore pour la commémoration d'un événement national, son Requiem aux cinq orchestres, dans cette mème chapelle des Invalides où Méhul et Lesueur, donnant les premiers modèles de musique monumentale, avaient disséminé leurs chœurs dialoguant jusque dans la coupole. Et c’est encore à l'exemple des fèles de la Révolution qu'il institua ses grands festivals où il réunit plusieurs milliers de chanteurs : mais il ne put

jamais en rassembler autant qu'il y en avait eu à la fèle de l'Être suprême, premier et unique exemple d’un pareil effort.

La même fête avait donné lieu à un inoubliable essai d'éducation musicale du peuple, quand les maîtres du Conservatoire étaient allés lui enseigner dans ses sections les hymnes qu'il devait chanter en chœur. Ce n'avait été qu'un éclair, mais qui brilla assez vivement pour montrer la voie sur laquelle il fallait s'engager. Un élève de Gossec, Wilhem, élabora dans un esprit systématique et pratique la réalisation de l’idée ui avait ainsi jailli en un jour de lan IF, et fut ainsi le véritable fondateur de l’enseignement populaire de la musique en France. C'est encore aux environs de 1530 qu'il accomplit sa tâche, ayant repris la tradition révolutionnaire. Et peut-on oublier que le Conservatoire, né du 14 juillet 1789, et dont nous avons suivi le développement à travers tous les événements des années suivantes, poursuit avec honneur sa mission d'enseignement supérieur de la musique, et n’a pas cessé pendant tout un siècle de servir d'exemple à tous ceux qui visent le même but?

Après de pareils résultats, on serait mal venu, sans doute, de parler de faillite.

Quant à l’œuvre d'art en elle-même, elle a souffert du mème discrédit que les autres manifestalions de 17