Les fêtes et les chants de la révolution française

APPENDICE. 269

tournure allemande, ce qui, s'ils sont ceux des anciens musiciens des gardes françaises, confirmerait l'opinion générajement admise que les musiques militaires françaises du «vie siècle se recrutaient en partie à l’aide de sujets allemands : Buch, Meric, Widerkehr, Assmann, Fuchs, Gerber, Guthmann, Kenn, Schneitshæffer, Schwent, Simrock, Stiglitz, Vaudenbræck, Gebauer, Paocher, Schreuder, etc. D'autres noms ont acquis une renommée durable par la descendance de ceux qui les portaient en 1793 : par exemple, outre les frères Duvernoy, déjà cités, dont la famille a toujours été honorablement représentée après eux au Conservatoire : Chelard, Tulou, Vauchelet, Félix Miolan !, etc.

Ainsi que nous l’avons dit en son temps, d’après M. Constant Pierre (qui ne donne pas la justification de cette date), Gossec serait entré à la musique de la garde nationale, comme lieutenant maître de musique, le 15 novembre 1790; nous avons vu aussi qu'à cette époque il coopérait à ses travaux depuis plus d'une année. Pour Catel, la première trace authentique qu'on ait conservé de sa présence au corps est un certificat délivré par Sarrette le 18 thermidor an III, établissant qu'il y avait servi depuis le 1% janvier 1792. Mais, pas plus que pour Gossec, cette indication n'implique que Catel n’ait rendu antérieurement, fût-ce à titre bénévole, à la musique de la garde nationale et à son maître les services de sa compétence. Au reste, si l'on examine avec soin l’histoire, l’on apercevra clairement, dans l'absence complète de documents contemporains sur le sujet qui nous occupe, que celte date du 1° janvier 1792 a quelque chose de conventionnel et de fictif qui ne répond aucunement à la réalité. Dans l'existence incertaine de l'institution à ses débuts, Catel a très bien pu prendre part à son activité sans qu'il en soit resté de trace. Nous l’avons vu, par une pièce qui nous a été conservée par grand hasard, et dont l'original est à la bibliothèque du Conservatoire, prendre son enga-

1. On trouvera celte liste complète dans ConsrANT PIERRE, B. Sarrette et les Origines du Conservatoire, p. 36.