Les fêtes et les chants de la révolution française

APPENDICE. 2713

CHAPITRE II. — Fêtes funèbres, etc.

Sources principales : Les journaux mentionnés dans les précédents chapitres; Leltres de Cu. VILLETTE sur les principauz événements de la Révolution.

Sur l'identification de la musique de la Marche lugubre de Gossec.

Ce n’est pas sans difficulté que je suis parvenu à établir l'identité de ce morceau célèbre. "En effet, la plupart des compositions musicales de la première période révolutionnaire n'ont pas été publiées : celles qui firent exception ne parurent que plus tard, et aucune partition gravée de Gossec, non plus qu'aucun manuscrit original, ne porte d'indication permettant d’en déterminer l’attribution en toute assurance. Mais le recueil périodique de Musique à l'usage des Fêtes nationales renferme, dans sa livraison de ventôse an II (près de cinqans après l'époque où nous sommes), les parties séparées d'une Marche lagubre, par Gossec, dont, après un examen attentif, le caractère me parut tout d'abord correspondre exactement aux descriptions que les contemporains nous ont laissées. Mais ce n’était encore qu'une hypothèse. Une autre observation l'a confirmée et changée en certitude.

Pour cette identification, la peinture est venue au secours de la musique

Il y a dans la salle de lecture de la bibliothèque du Conservatoire un portrait à l'huile, assez médiocre comme œuvre d'art, représentant Gossec en habit d’académicien. Il a un air inspiré et tient une plume à la main : sur sa table sont posés, dans le désordre classique, deux cahiers de musique. Or, l'artiste a poussé la conscience jusqu’à peindre sur ces cahiers les titres ainsi que les premières notes de deux œuvres de Gossec, et cette indication nous est doublement précieuse en ce qu’elle nous montre que les œuvres ainsi mentionnées comptaient encore, beaucoup plus tard, parmi les plus renommées du maître, alors que précisément elles ne sont autres que celles qui nous occupent en ce moment : le Te Deum du 14 juillet, avec

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