Les fêtes et les chants de la révolution française
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PRÉFACE. XXXIII
du Rhône, » ou « sur la verdure, à l’ombre des grands noyers »; à Gex, « les enfants ont dit leurs chants sur la place publique, en face du magnifique panorama de la chaine du Mont-Blanc ». Tous constatent la grande et salutaire impression produite. « Jamais, de mémoire d'homme, la Fête nationale n'avait été célébrée dans la commune avec un aussi bel entrain. — Il est heureux de voir la République ouvrir toutes grandes les portes de l'école pour glorifier les dates mémorables de l'histoire de la patrie. Chacun emporta le meilleur souvenir de cette cérémonie qui met en relief l’école et montre à la population simple des campagnes qu'une manifestation embellie par la poésie et la musique peut émouvoir et charmer sans avoir aucun caractère religieux. — La fête a dépassé de beaucoup en éclat toutes celles que jusqu'ici le pays s'était données. Toutes les familles sont représentées. La joie est peinte sur les jeunes visages. Quand les enfants entonnent l'hymne national, tous les assistants sont debout et l’on voit des larmes couler sur les joues de plus d’une mère. — L’auditoire s’est retiré ému, heureux d'avoir vécu quelques instants avec les ancêtres, heureux surtout d’avoir entendu l'hymne national chanté par les voix enfantines chères à tous!. » Ce ne sont pas encore tout à fait ces déclarations d'amour que Michelet à recueillies parmi les témoins de la première fête du 14 juillet : « Ainsi finit le meilleur jour de notre vie! » Mais sans atteindre à cette hauteur d'extase, ces témoignages de l'émotion populaire sont des indications précieuses pour montrer ce que devraient être les véritables fêtes de la République.
Mon autre récit va nous faire sortir de France pour aller chercher l'exemple d’une République voisine et amie.
1. Revue pédagogique du 15 décembre 1901, article de M. Henry Martin, inspecteur d’Académie à Bourg. L'écrivain, qui fut, d'accord avec l’auteur de ce livre, le principal organisateur de la commémoration, termine son compile rendu par cette conclusion judicieuse : « Il faut peu pour faire une fête publique : des enfants joyeux et parés, des chants simples, une poésie sincère, et, sil est possible, un clair soleil et le plein air du printemps ou de l'été. »