Les hommes de la Révolution

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devenir son maître, dans le comté de Neufchatel, à Boudry. (1).

Marat était donc suisse, contrairement à tout ce qu'on a pu dire jusqu'ici. Son père qui avait abjuré le catholicisme fut obligé de se retirer à Genève dont il devint citoyen et où il exerça la médecine. Jean-Paul reçut une éducation très soignée. Il put terminer ses études médicales à Toulouse et à Bordeaux où il séjourna pendant deux années avant de venir s'établir à Paris.

Déjà dans l'enfant, comme nous avons pu le voir dans le chapitre- précédent, s’accusait le futur tribun. Caractère indomptable, âme sensible, prompte à la douleur, Marat ne connut d'autre affection que celle de sa mère, qui, seule, savaït le prendre et le guider. Son père, homme pratique avant tout, s’occupait beaucoup plus d'en faire un médecin comme lui.

A l’âge de 16 ans, Marat perdit sa mère. Il décida alors de quitter sa famille et de voyager.

Esprit curieux et entreprenant, il s’occupa de tout ce qui touchait aux sciences et à la philosophie. En 1775, il obtient, à l’Université de SaintAndré d’Ecosse, le diplôme de docteur en médecine. Il exerce tour à tour cet art à Londres, Edimbourg, Dublin, La Haye, Utrecht, Amster-

(1) Voici un extrait des Registres des baptêmes de la paroisse de Boudry, copié par Chèvremont: « ... fils de M. Jean Mara, prosélyte de Cagliari en Sardaigne, et de Mme Louise Cabrol, de Genève; est né le 24 mai et a été baptisé le 8 juin 1743, n'ayant point de parrain et ayant pour marraine Mme Cabrol, grand mère de l'enfant.» 1