Les hommes de la Révolution

LopGiee

ments, ameute la foule, crie à la trahison. L'officier intimidé finit par céder et la foule lui. fait escorte jusqu'à l'Hôtel de Ville d'où le comité l'envoie avec ses soldats au camp et sous bonne garde.

Le petit homme dont la vigilance et l'audace

venaient ainsi d’éventer un complot n'était autre que Marat (1). - L'Ami du Peuple, quoi qu'on ait pu dire, a donc joué un rôle actif et pris part aux événements du 14 juillet. Il venait à ce moment de publier son premier ouvrage politique: L’Offrande à la Patrie, deux opuscules qui contiennent un réqui sitoire audacieux contre les Parlements et que Calonne dénonça comme incendiaires (1788). Cet ouvrage résume excellemment les doléances de l’époque et les griefs exposés dans les cahiers des Etats généraux.

Du mardi soir, jour de la prise de la Bastille, jusqu’au vendredi soir, Marat demeura au Comité des Carmes, dont il était membre, dans l'attente des événements. De cette époque, jusqu’au jour où il publia le premier numéro de son journal, Marat ne resta pas inactif. Il écrivit plus de vingt lettres (2) aux Etats généraux.

Le 28 juillet, il publie, en réponse au projet de

(1) Marat a fait le récit de cet incident dans le n°0 36 de l'Ami du Peuple. Le fait se trouve également consigné dans l'Histoire contemporaine de la Révolution, par deux Amis de la Liberté,

(2) Ces lettres sont perdues. Marat avait promis de les publier un jour. Mais la mort ne lui laissa pas la possibilité de tenir sa promesse. Une seule lettre est restée: T'ableaux des vices de la Constitution anglaise.