Les idées du Comte de Maistre sur l'éducation des femmes : discours prononcé dans la Société des Conférences de la Palombelle, au college romain

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de moi. Le contraste entre nous deux est ce qu’on peut imaginer de plus original. Moi, je suis, comme vous avez pu vous en apercevoir aisément, le sénaleur pococuranle, et, surtout, je me gêne fort peu pour dire ma pensée. Elle, au contraire, n’affirmera jamais avant midi que le soleil est levé, de peur de se compromettre. Elle sait ce qu'il faut faire ou ne « pas faire le 10 octobre 1808, à dix heures du matin, «pour éviter un inconvénient qui arriverait autrement dans la nuit du 15 au 16 mars 1810. Mais, « mon cher ai, lu ne fais attention à rien, lu crois que personne ne pense à mal. Moi je sais, on m'a dit, j'ai deviné, je prévois, je l'avertis, ete. — Mais, ma chère enfant, laisse-moi donc tranquille. Tu perds la peine. Je prévois que je ne prévoirar jamais; c’est ton affaire. Elle est mon supplément, et il arrive de là que lorsque je suis garcon, comme à pré«sent» — c’est de Pétersbourg que Maistre écrit — « je souffre ridiculement de me voir obligé de « penser à mes affaires; j’aimerais mieux couper du « bois.

< Au surplus, madame, j'entends avec un extrême « plaisir les louanges qu'on lui donne, et qui me sont « revenues de plusieurs côtés, sur la manière dont « elle s'acquitte- des devoirs de la maternité. Mes enfants doivent baiser ses pas; car, pour moi, je < n'ai point le talent de l'éducation. Elle en à un que « je regarde comme le huitième don du Saint-Esprit : c’est celui d’une certaine persécution amoureuse au moyen de laquelle #7 lui est donné de tour«menter ses enfants du matin au soir, pour faire,

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