Les pamphlets de Marat

xt INTRODUCTION

a ressenties en 1779 et 1780: ne sont point encore

fermées et ne le seront jamais. Toute l’amertume de ces souvenirs remonte en lui, quand, en 1789, il parle du « despotisme des Académies, toujours occupées à persécuter les talents distingués qui les offusquent, à éterniser les erreurs, à empècher les vérités nouvelles de percer, à retenir le public dans l'ignorance, et à le priver du fruit des découvertes utiles. » C'est lui-même qu'il dépeint sous les traits de cet « inventeur inforluné qui a sacrifié ses veilles, sa santé, sa fortune à avancer le progrès des connaissances », et qui « s'épuise ensuite sans succès pour tâcher de faire connaître son travail au public », parce que l’Académie « enchaîne et censeurs et journalistes »°. Deux ans plus tard, en 1791, ses altaques contre l’Académie des Sciences ne sont pas moins acerbes. Elles sont au contraire plus précises, plus personnelles, elles visent successivement chacun des savants dont Marat a eu à se plaindre et contre lesquels sa haine est plus vivace que jamais. Il fait état des faits dont il a été lui-mème témoin ou victime, et dont le souvenir ne s’est point effacé de son esprit au milieu de l'agitation révolutionnaire. Bien plus, cette agitation révolutionnaire lui paraît une circonstance excellente pour remettre au jour tous

1. Voir dans la Correspondance de Marat, pp. 24 et suivantes, le récit, fait par Marat lui-même, de ses démélés avec l'Academie des Sciences.

2, Offrande à la Putrie; voir plus loin, p. 25.

3. 1bid.; voir plus loin, p. 26.