Les philosophes et la séparation de l'église et de l'état en France à la fin du XVIIIe siécle

LES PHILOSOPHES ET LA SÉPARATION DE L'ÉGLISE ET DE L'ÉTAT. À7

française, Ils l'ont tour à tour et parfois simultanément honnie et exaltée.

Dualité singulière de cette doctrine et de cette politique, dualité plus apparente que réelle. Ici et là se révèle la même mentalité. Philosophes et révolutionnaires ont été élevés par des prêtres, les seuls éducateurs d'alors, ne l'oublions pas; leur formation est double, chrétienne et classique, catholique et antique. Ils ont vécu dans une société restée harmonique au moins dans ses principes. Ils ont construit leur cité future avec les éléments de la cité présente. Convaincus que la réforme politique et sociale ne pouvait se suffire à elle-même, ils voulurent la compléter par une réforme morale et religieuse correspondante. En un mot, ils eurent la passion de l'unité, passion romaine et catholique. On peut se demander si ce qui fit leur force ne fait pas notre fai-

blesset, Albert MATHIEZ.

4. M. J. Jaurès résout la question comme les hommes du xvin* « Bien loin que l'humanité doive lendre comme à un idéal à la sépare spirituel et du temporel, c'est leur fusion au contraire qu'elle doit désirer » (Histoire socialiste. La Constituante, p. 534).

(Extrait de la Revue historique, Lome CNT, 1910.)

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Nogent-le-Rotrou, imprimerie DauprLev-Gouvenneun,