Les Préfets du Consulat et de l'Empire
DU CONSULAT ET DE L'EMPIRE 229
après, les Chambre législatives votaient, sous le titre de loi d'amnistie, une loi de proscription qui bannissait du royaume ceux des conventionnels qui avaient, dans le procès de Louis XVI, voté la mort avec ou sans sursis (1).
Ce furent alors, vers l'exil, les rapides et mélancoliques départs. Au milieu de la réaction furieuse de 1816, la situation des régicides eut d’ailleurs été difficileen France. Chacun s’éloignait d'eux, même les gens qui en avaient reçu des services lorsqu'ils détenaient le pouvoir. Au sein même des familles, on se détournait des & votants », comme on les appelait alors. Ils partirent donc, dans toutes les directions, trouvant du moins, au delà des frontières, un refuge contre les représailles de la Terreur Blanche. Quinette s’embarqua au Havre et se rendit aux Etats-
(1) Loi du 6 janvier 1816. — Un amendement, déposé lors de la discussion de cette loi, avait proposé de proscrire également les personnes qui avaient accepté de Napoléon, avant le 23 mars 1815, les fonctions de ministre ou de conseiller d'Etat, ainsi que les préfets qui avaient reconnu le gouvernement impérial avant cette même date; mais cet amendement fut repoussé par 184 voix contre 175.
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