Les Préfets du Consulat et de l'Empire
DU CONSULAT ET DE L'EMPIRE 233
vain, à Courtray, à Laeken, ils finirent par se grouper à Bruxelles avec d’autres isolés qui, las d’errer au hasard, indécis et craintifs, en dissimulant leur identité, furent heureux de se retrouver avec des compatriotes dans un pays de langue française. Avec les expréfets dont nous venons de citer les noms et auxquels vinrent se joindre, quelques années après, Quinette et Thibaudeau, il y avait également en Belgique quelques conventionnels de marque, tels que Cambacérès, Merlin de Douai, Barrère, Cambon, David, Siéyès. C'étaient presque tous des vieillards, courbés davantage par les secousses des jours tumultueux qu'ils avaient traversés. Les uns portaient leur exil avec une sérénité hautaine, comptant sur le temps pour calmer les passions et espérant qu'un revirement politique viendrait changer leur destinée; ils écrivaient leurs Mémoires et le récit des grands événements auxquels ils avaient été mélés. Les autres, découragés et définitivement vaincus, traînaient leur décrépitude et leur nostalgie sous le ciel éternellement bru-
meux : ils vivaient presque solitaires, ne 20.