Les Préfets du Consulat et de l'Empire

DU CONSULAT ET DE L'EMPIRE 3

Cet empressement était, certes, un témoignage flatteur de la sécurité et de la confiance qu'inspirait le nouveau pouvoir ; mais il n'en avait pas moins l'inconvénient de mettre les consuls dans la nécessité de faire des mécontents en choisissant, au milieu de toutes les convoitises et de toutes les intrigues en éveil, les hommes dont le concours leur paraîtrait le plus opportun. Les candidatures étaient d'autant plus nombreuses que Bonaparte, pour rallier partout des partisans, avait manifesté l'intention de composer son administration de personnalités de tous les partis. Au fond, il désirait | cependant confier de préférence les fonctions préfectorales à des administrateurs conciliants et neutres qui devraient rompre peu à peu avec les errements de la période anté-

que de petits talents on exalte, que de minces services on exagére, que de taches sanglantes on déguise ! Ce prodigieux changement de scène s’est opéré en un moment. Espérons que le héros de la liberté, celui qui n’a encore marqué dans la Révolution que par des bienfaits, verra ces manœuvres avec le dégoût qu’elles inspirent à toute âme élevée et qu’il ne souffrira pas qu’une foule de noms obseurs cherchent à s’envelopper du rayon de sa gloire. (Moniteur du 3 nivôse, an VII).