Les Révolution
40 LES RÉVOLUTIONS. d’être écoulée que la dernière des courtisanes. Il est possible, dit-on, que cette révolution soit juste; mais la paix estle premier bien des peuples, et les révolutions la tuent. La belle paix que celle qui règne entre l'oppresseur et l’opprimé, entre le bourreau et sa victime! « Un modèle parfait d’une paix semblable, dit Locke, existait dans l’antre de Polyphème. Le gouvernement auquel Ulysse et ses compagnons s’y trouvaient soumis, était le plus agréable du monde. Ils n'avaient qu’à attendre avec quiétude que le monstre les dévorât (1). » Le sage Ulysse n’hésita pas cependant à troubler la tranquillité de cette heureuse caverne, et il creva l'œil au gouvernement qui jeta, comme on le sait, les cris les plus horribles. Minerve, qui l'inspirait toujours, l’aida sans doute dans cette entreprise. On peut le croire sans calomnier les dieux.
De prétendus docteurs opposent aux révolutions le respect dû à l'autorité, comme si l'autorité était un êlre concret, ayant sa vie
(1) Essay on civil government, chap. XVHE.