Les Serbes : population rurale et urbaine, vie intellectuelle, religion, politique : conference faite à Lyon, le 28 Mai 1917
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resta vivante que la classe des paysans: la noblesse et la. bourgeoisie étaient ou bien détruites, ou bien avaient été obligées de changer de religion et de nationalité pour conserver leur vie, leurs biens et leur position sociale. C'esi donc dans cette basse classe, qu'ont pu se conserver la religion et la conscience nationales, les traditions du passé et la volonté de redevenir libre.
Quand ces éléments d'ordre spirituel et moral ont irouvé les circonstances propices à l’action, les hommes du peuple ont agi. Après des efforts successifs sans succès durables vint un effort suprème plein de succès.
Ainsi les paysans serbes, dépositaires de traditions nationales, sans aucune classe sociale d'élite, sans aucun secours de forces étrangères, s'affranchirent et formèrent le noyau de la nouvelle Serbie. L'amour de Indépendance est devenu surtout dans la population des deux royaumes serbes libres, Serbie et Monténéero, comme un instinct naturel et irrésistible, sous l'impulsion duquel le peuple Serbe est resté toujours ressuscitable et ressuscita réellement après chaque défaite.
Les traditions nationales jouent, comme on le sait, un grand rôle chez les petits peuples. Dans nos légendes les meilleures places sont données aux personnalités héroïques et bienfaisantes. Le culte des héros anciens a joué un rôle aussi dans les guerres actuelles; il a inspiré certains actes de bravoure collective à la suite desquels les Serbes contemporains se croient capables de résister à des forces de beaucoup supérieures et à réaliser des projets considérés, il n'y a pas longtemps, comme presque irréalisables.
La bravoure est inspirée aussi par un sentiment de dignité familiale et pas seulement personnelle. À cette dignité les femmes tiennent autant que‘les hommes, quelquefois même plus que les hommes.
« Attention à l'honneur! mon fils », recommanda une