Les Serbes : population rurale et urbaine, vie intellectuelle, religion, politique : conference faite à Lyon, le 28 Mai 1917
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Pavs par les ennemis. Les Barbares y ont pillé, saccagé, incendié. violé, démoli: ils y ont détruit les biens matéricls, les ressources de la vie économique. Mais, nous en sommes cerlains. ils mont pas pu modifier l'âme serbe, que je voudrais dévoiler un peu devant vous.
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En premier lieu, je tiens à vous faire l'éloge du paysan serbe. Je ne vous garantis pas que cet éloge est exempt de parlialité, car j'aime notre paysan tel qu'il est. Cela vent dire que je lui connais des défauts — qui n'en a pas? mais que je l'aime maloré ses défauts, dont je ne veux pas même parler ici, laissant cela pour mes causcries intimes avec lui, causéries que je pratique depuis plus de trente ans. IL s'agit dé faire ressortir ici quelques-unes de sus qualités ct particularités pour lesquelles nous autres, ses fils instruits, sommes obligés de l'aimer et par les: quelles il a gagné les sympathies de presque tous les étrangers, qui ont eu l'occasion de l’observer de plus près.
Pour éviter le reproche possible qu'entrainé par l'amour filial, j'idéalise trop le paysan serbe, je pourrais faire précéder mes constatations par plusieurs appréciations des auteurs francais qui ont parlé de lui. Mais je ne citerai que les paroles du professeur Albert Mallet qui a passé plusieurs années en Serbie et qui à (trouvé une mort slorieuse en défendant sa chère France. « Faire le portrait du seul paysan serbe, dit-il, c’est faire le portrait de tout le peuple serbe », car la population urbaine est un dixième à peine du total. « Un détail du reste suffit à le