Les serviteurs de la démocratie

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162 LES SERVITEURS DE LA DÉMOCRATIE

avocat au barreau d'Aix. Il obtint, pendant l'empire, des succès retentissants d’orateur et de jurisconsulte,

Il

En 4814, les habitants d'Aix voulant donner un témoignage de confiance et de sympathie à Manuel, lui proposèrent la candidature pour l’Assemblée des Cent-Jours. Ilse conduisit dans celte circonstance avec une délicatesse rare et qui mériterait d’avoir des imitateurs.

Jugeant modestement qu’il n’était point le plus digne de ses concitoyens, illeur désigna un patriote d'Aix, M. Fabri, dont le caractère justifiait mieux cet honneur.

Pendant que Manuel refusait si noblement la candidature à Aix, ses compatriotes de Barcelonnette lui confiaient spontanément le mandat de député. Le nouvel élu se montra au parlement ce qu'il avait été sur les champs de bataille de la Révolution — intrépide et calme.

Après 1815, Manuel rentra dans la vie privée. Il essaya vainement alors de se faire inscrire au barreau de Paris. Les passions royalistes étaient si ardentes à cette époque et exerçaient une telle influence, que Manuel, signalé comme révolutionnaire, fut déclaré indigne d’étre inscrit au tableau des avocats.

Heureusement, dès 1817, les électeurs (et, chose singulière, les électeurs de la Vendée!) le vengèrent de cet ostracisme en l’envoyaut à la Chambre des députés. Manuel, du jour où il eut abordé la tribune, en prit possession comme un des maitres dela parole, A juste titre, il y fut salué grand orateur. Moins souple