Les serviteurs de la démocratie

44 LES SERVITEURS DE LA DÉMOCRATIE

D'Alembert se consacra ensuite au Dictionnaire de l'Encyclopédie dont il écrivit la préface. Elle passe à juste titre pour un chef d'œuvre de style et de savoir. En quelques pages fortement écrites et d’une lecture attrayante, d'Alembert a résumé toute la science des siècles antérieurs à celui où il vivait.

Un autre livre du même écrivain est resté célèbre ot presque devenu classique, c’est le Mémoire sur la destruction de l'ordre des jésuites. D'Alembert n'aimait pas cet ordre. Il en dénonce les agissements et en raconte l’histoire avec une netteté ineisive et une rare vigueur.

Plaider la cause de la franchise contre les jésuites, organiser l'éducation civique contre tous les despotismes, réclamer pour les ouvriers malheureux les secours de l'État, c’est-à-dire, en définitive, essayer de mettre de la tendresse dans la politique : en voilà plus qu'il n’en faut pour mériter le titre de précurseur de la Révolution française. Parmi ces précurseurs d’Alembert n’est peut-être pas au premier rang ; ila eu moins d'action sur son époque que les trois grands hommes dont les noms ont été si souvent glorifiés, Diderot, Voltaire et Rousseau. Mais il a fait preuve de bonne volonté et de dévouement, et il a eu le premier l'honneur de mettre en lumière l’idée si féconde du catéchisme civique. A ce titre, les hommes doivent se souvenir de lui avec respect et les enfants de nos écoles laïques ont pour devoir de prononcer son nom avec reconnaissance.