Les Vendéens à Saumur : (9-24 juin 1793)
2 LES VENDÉENS À SAUMUR
afin de régler leurs actions d'après les villes qu'ils ont conquises au roi. D'après cette invitation de leur part, le vœu de mes concitoyens a été de jeter les yeux sur moi pour me donner le commandement de la parlie militaire. C’est cette partie du gou- vernement qui est donc confiée à mes soins pour votre tranquillité et votre sûreté. Je mettrai tout ce qui sera en moi, ainsi que ceux qui doiventme seconder, pour ne pointtromper la confiance dont on nous a honorés. Mais aussi nous espérons que nos bonnes et pures intentions ne seront point traversées par des esprits turbulents, ennemis de la paix et du bon: ordre. Ceux de nos concitoyens qui vont se trouver chargés des autres parties du gouvernement, pensent comme moi, parce que la justice et la prévoyance seront leurs guides. Voilà les sentiments vraiment fraternels qui nous animent et qui doivent nous animer tous pour le bonheur et la cause commune. Toutes les dissensions doivent être éteintes entre nous. Et le mot qui doit désormais rallier toutes nos opinions, est le mot que je vais prononcer à: votre lête et que, j'espère, vous allez répéter de tout votre cœur : Vive le roi! Vive la religion! » (1)
Le mercredi 12 Juin, eut lieu l'élection de Cathelineau, général en chef de l’armée catholique et royale de la Vendée. Voici le brevet, d'après l’original (2): « Aujourd'hui 12 Juin 1793, l’an premier du règne de Louis XVII, nous soussignés commandant les armées catholiques et royalistes, voulant établir un ordre stable et invariable dans notre armée, nous avons arrêlé qu'il sera nommé un général en chef de qui tout le monde prendrait l'ordre. D’après le scrutin, toutes les voix se sont portées sur M. Cathelineau, qui a commencé la guerre et à qui nous avons tous voulu donner des marques de notre estime et de notre reconnaissance. En conséquence, il a été arrêté que M. Cathe-
lineau serait reconnu pour général de l’armée et que tout le
(1) Archives de Maine-et-Loire, série L,
(2) Reproduit par le chanoine Bossard, dans son Cathelineau generalissime .