Lettres et mémoires
( 4°) jours lopulence. Voïlà , Madame la fource des diffentimens politiques |, qui nous ont quelquefois divifés , & qui nous partagent encore dans ce moment.
La République travailloit, depuis quelques années , à une Révifon générale de toutes fes Loix. » Ce Code, fi néceflaire , devoit être » enfin le fondement d'une obéiflance éclairée, » chez les Citoyens, &c la Resle du Magiftrat, » dans l’Exercice de fon autorité » ; mais il alloit en bannir larbitraire. Un pareil frein devoit déplaire à l’ambition, & l'ouvrage fut anéanti même avant fa Race.
La marche qu'on prit pour y parvenir ; auff illégale que révoltante , ne laïfloit rien à répondre aux jufles Réclamations des Ci: toyens ; on fe flatta de les arrêter, en y fai fant intervenir le Miniftere étranger de la Cour de France : depuis long-tems , quelques perfonnes travailloient déjà à lui peindre les Citoyens de Geneve, comme une vile populace, flottant toujours au gré de quelques ambitieux; êt ce fut à l’aide de ces fourdes accufations à qu'on sie à fa Religion trompée > une Lettre, où il fembloit prévoit, dans un avenir très-prochain , des violences de la part de la Bourgeoïfie. :
Cependant , ce même Peuple, juftement indigné d'un Arrêt qui blefloit fa Souveraineté,