Lettres inédites de général G.-H. Dufour (1807-1810)
no
de peine comme tu dois penser; nous partimes le lendemain de très bonne heure par une forte neige; on mit huit chevaux à la voiture: il fallait bien ça; plus de trois pieds de neige nous ont arrêtés sur le Jura, cependant à force d'hommes et de chevaux, on a passé; le froid s’est fait sentir très vivement.
Comme nous faisions une jolie partie de sommeil, nous avons été tous réveillés en sursaut par une secousse terrible : aussitôt on s’informe de la cause de l'accident ; c’étaitla suspente qui avait cassé; au bout d'environ une heure le mal fut réparé etnous cheminâmes de nouveau sans aucun accident jusqu’à la Capitale du monde où nous arrivâmes à 5 heures.
Je ne trouvai pas Thomeguex ‘ dans la cour des diligences, il m'avait attendu longtems, la faim l'avait pris, il s'était dépêché d'aller manger un morceau, c’est alors que j'arrivai. Voyant qu'il n’arrivait pas je laissai ma valise au bureau, et conjointement avec Dalleyzette nous arpentâmes Paris et après une demi-heure de marche, nous arrivämes chez Thomeguex. Il venait d'arriver chez lui par des chemins de traverse; il avait appris à la cour des diligences que je venais d'en sortir. Nous allämes accompagner mon cousin jusque chez lui; ce qui fit que ce soir même, je vis le fameux Palais-Royal.
Thomeguex [me conduisit] chez le premier traiteur de Paris où il me régala d’un bon souper ; je fus enchanté de la magnificence de l'appartement et de la promptitude avec laquelle on vous sert tout ce que vous demandez.
Le lendemain, comme de toutes les personnes que je cherchais, je ne trouvai que M. Blanc ? et encore sur le soir, j'eus occasion de voir les Thuileries, son ‘jardin, le Luxembourg, les Champs Elisées, les quais, etc., etc.
Le lendemain matin, je trouvai le fils Janot * qui me
1. Peut-être Jean-Martin Thomegueix, né en 1718.
2. Nous ignorons de qui il s’agit.
3. Ferdinand Janot, fils de l’ancien syndic de Genève Jean Janot et de Pernette Sandoz, 1783-1862.