Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens

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LE bonheur absolu est une chimère ; So= crate le définissoit ainsi : un être qui s'en. gendre toujours , et qui n'existe jamais.

L'homme heureux est celui qui a trouvé des consolations , car les meilleures jouissances sont celles qui remplacent les biens Que nous n'avons plus ou qu'il nous est impossible d'acquerir : aussi rien ne peut valoir une philosophie vraie ou un sentiment profond , par la raison que l'une désabuse de tout , en donnant la mesure de tout, et que l'autre concenire ou absorbe entiérement les goûts, les affections de l'ame. Qui ne sait pas que l'homme est véritablement plus riche de ce dont il n'a pas besoin, que de ce qu'il possède.

Ux jour M. d’'Alembert disoit avec beaucoup de vivacité chez mademoiselle l'Es: pinasse : qui est-ce qui est heureux ?... des misérables.

Les hommes sont malheureux parce qu'ils se soucient trop des choses qui ne devroiïent