Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens

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sensations , les mêmes yeux; une longue expérience , et sur-tout assez de mobilité pour passer en revue toutes les passions des hommes, telles sont les qualités, telle est la trempe d'ame que j'exigerois dans celui qui veut les analyser et les peindre. Pour en bien parler , il vaut mieux les entrevoir que les sentir.

Toures les passions, toutes les affections des hommes naissent de quatre causes principales, la faim, l'amour, la peur et la paresse.

LA Bruïère a dit : « Il semble que le ro» man et la comedie pourroient être aussi » utiles qu'ils sont nuisibles ; l’on y voit de » si grands exemples de constance , de ver» tu, de tendresse et de désintéressement, » que quand une jeune personne jette de là » sa vue sur tout ce qui l'entoure, ne trou» vant que des sujets indignes et fort au» dessous de ce qu'elle vient d'admirer, je » m'étonne qu'elle soit capable de la moindre » foiblesse ». C’est précisément ce qui , selon moi, rend les romans dangereux ; ces

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