Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens

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» Enfin nous voyons la misère et la dèsolation couvrir » d’un voile funèbre votre malheureuse patrie.

» Moins instruits, moins philosophes que vous, » nous avons une religion que nous aimons parce que » nous la croyons mécessaire au soutien de la morale » et des mœurs, sans lesquelles les lois sont sans » force. Nons sommes contens de nos lois, de notre >» gouvernement; nous vivons dans la prévention que » le mieux est ennemi du bien ; et la déplorable » situation de la France, et votre conduite envers » nous, M. le Général, fortifient en nous ce préjugé ; » nous sommes cependant persuadés que vos era » quelques profondes et ménaçantes qu’elles soient » pour vous et pour tous les peuples , seroient gué» rissables, si les citoyens les plus probes et les plus » instruits de votre Convention nationale étoient » étroitement unis et vouloient le salut de la Patrie » avec l'énergie nécessaire pour vaincre toutes les » résistances; parce qu’il est certain qu’à égal degré » d’énergie , l’homme éloquent qui a pour lui la >» probité et la vérité, est plus fort que cent sophistes > ralveillans.

Législateurs , si vous différez de suivre ce conseil ; la Patrie est sur le bord de l’abime; ses ennemis vont l'y précipiter ; ils seront eux-mêmes victimes de leurs fureurs ; mais la Francene sera bientôt plus qu’une vaste ruine noyée dans le sang. La chîûte de cette masse énorme, retentissant d’un pôle à l'autre, produira le cahos universel, et tant d’horreurs n'arriveroient que parce que vous n’auriez pas eu Île courage de braver tous les dangers, de sacrifier vos intérêts particuliers , de mettre en commun toutes vos pensées ; Vos sentimens, votre énergie , toutes les ressources de la vérité, de la justice, et d'employer tous les moyens coercitifs qui sont et seront dans vos mains, dès l'instant que vous le voudrez souverainement.

Le 3 Novembte, pleins de confiance dans la probité de la Convention nationale de France, les magistrats de Francfort lui envoyèrent des députés qui , le 14 de ce mois , lui présentèrent leurs plaintes sur la coniribution à laquelle le général Custines les avoit hostilement soumis : le président leur répondit au nom de la Nation : « Que leur réclamation seroit examinée sans délai ; que les Réprésentans du Peuple français donneroient à l’Europe l’esemple de discuter cette aff

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