Louis XVI et la Révolution

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92 LOUIS XVI ET LA RÉVOLUTION.

Louis XVI, l'excellent homme, n’était pas de cet avis : « Le roi, nous disent les Nouvelles, donne des preuves d’une grande sensibilité, et a dit à la reine qui cherchait à le consoler, qu’il n’oublierait jamais les sacrifices que lui avait faits M. de Maurepas en quittant sa terre et la vie agréable qu’il aurait pu mener pour venir lui servir de père. » Les contemporains, mieux informés, ont mieux jugé le funeste ministre. D’après Rivarol, « on doit en partie la Révolution à M. de la Vauguyon et à M. de Maurepas, l’un gouverneur et l’autre ministre de Louis XVI : le premier forma l’homme, et le second le roi. » D’après le comte de Vaudreuil, jugeant le règne de Louis XVI en 1804, « tous les malheurs dans lesquels la France est plongée ont pour première cause le choix que le jeune roi fit, à la prière de ses tantes, d’un vieux ministre usé, léger, insouciant, né impuissant et jaloux, et qui rata, à sa manière ordinaire, les prémices d’un règne commencé sous les plus heureux auspices. La première école de ce vieux ministre fut de rappeler les parlements... M. de Maurepas avait trop d'esprit et de prévoyance pour ne pas sentir que les parlements, rentrés dans la plénitude de leurs prétentions, finiraient par saper les fondements de l’autorité royale; mais il sentit en même temps que l'influence qu'il conserverait sur eux jusqu'à sa mort empêcherait les troubles d'éclater de son vivant; et, peu inquiet de ce qui arriverait après lui, assez vicieux pour en jouir peut-être, il digéra paisiblement jusqu’à la fin de sa trop longue vie. » Maurepas a mérité que, sans trop d’exagération, Dumouriez püt dire : « Malheureux Louis, reine infortunée, c’est Maurepas qui est le premier auteur de votre martyre. »

La seconde cause, à coup sür, c’est l’armée des courtisans qui assiègent le roi. Sans doute la cour de Louis XVI n’est plus que l'ombre du Versailles du grand roi. Pourtant certaines choses ont subsisté. C’est toujours la même fleur délicate de conversation : cette société raffinée n’a pas cessé